L'immonde du travail

L'immonde du travail

Je m'appelle Gérard Menvusla et je vais essayer de survivre une quinzaine de jours dans une boîte d'informatique normande. L'équipe de production de Grandémol m'a grimé de façon à ressembler sans équivoque à Constantin Schnack un chargé de projet de l'entreprise. À partir de son visage, trois masques identiques ont été réalisés par un véritable professionnel. Mais pour le reste, comment vais-je m'y prendre, me direz-vous ? Je vous répondrai que son boulot n'est pas si compliqué qu'il en a l'air à première vue. Et, puis, Constantin ma tuyauté sur son job à raison de deux heures chaque soir pendant un mois. Mais attention, il ne m'a renseigné que sur les logiciels pour lesquels il travaille ainsi que les procédures basiques qu'il doit respecter. Du factuel, uniquement du factuel, pas d'opinion, surtout pas d'opinion. Pour le reste… Ses collègues, ses habitudes, les mœurs en vigueur, l'organisation de la boîte… Je devrais globalement improviser. Pour le téléspectateur, cela doit rester une plongée à cœur ouvert comme si j'étais un explorateur en culotte courte perdu au milieu d'une jungle hostile avec ses tribus indigènes cannibales et ses fauves carnassiers. C'est ma cinquième émission, le concept a toujours fonctionné jusqu'à maintenant et personne ne m'a jamais démasqué lors des précédents épisodes…

Auteur : Gérard Menvusla
Type : roman
Editeur : Deslivresetnous.com
Nombre de pages : 172
Numéro ISBN : 9782953131086
Format :14,9 X 21,1

Début de l'histoire :

Vous connaissez peut-être Bear Grylls, le type un peu, voire complètement cinglé de l'émission « Man vs Wild » ? Il doit survivre seul avec sa b…. et son couteau dans les milieux les plus hostiles de la planète. Au fil des émissions, on peut ainsi le voir déambuler dans des marais infestés de crocodiles aux dents longues, skier sur des montagnes tellement gelées que les ours doivent porter des doudounes ou encore bronzer dans des étendues désertiques où même les mirages ne se font plus d'illusions. Pour nous montrer ses incroyables péripéties, Bear est suivi par une équipe de cameramen aussi intrépide que discrète qui lui colle aux basques du matin au soir. C'est passionnant, surprenant, dépaysant, mais surtout impres-sionnant ! Sur une chaine numérique dont je tairai le nom puisqu'elle est concurrente de celle qui me produit actuelle-ment, je l'ai ainsi vu boire son urine, dormir dans un dromadaire (mort… je vous rassure), faire une bouée avec son pantalon, manger des testicules de bouc à s'en rendre chèvre à moins que ce ne soit l'inverse et tout un tas de trucs dont je ne croyais pas un être humain capable. Pas moi en tout cas ! Au bout du compte ou de l'épisode, si vous préférez, cet adepte anglais du survivalisme doit retrouver le droit chemin, enfin celui de la civilisatio

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Extrait :

Elle m'installe sur un siège du bar qui sépare la salle de la cuisine américaine. Sans me demander mon avis, Gwenaëlle me bande les yeux avec un torchon propre, précise-t-elle.
_ Imaginez-vous maintenant sur un tabouret pivotant.
Elle le fait tourner subitement et je manque de tomber. C'est un peu " Tournez-manège " son truc, mais version hardcore. Pendant que je tourne, j'entends des bruits agaçants de placards qu'elle ouvre à toute vitesse.
_ Je vais vous passer des produits dans votre main droite, vous allez les lever jusqu'à votre menton, dire " bip " à ce moment précis puis les poser délicatement de l'autre côté… Vous devrez le faire le plus vite possible.
Et c'est parti pour quelques minutes de bizarrerie intense. Je transfère des bouteilles, des boîtes de conserve et tout un tas d'autres trucs indéfinissables, mais lourds. J'ai toujours pensé que devenir non-voyant était l'une des pires choses qui pouvaient arriver dans la vie. À tel point que je ne le souhaiterai même pas à mon pire ennemi.
_ Vous en avez marre ?
_ Oui, lui répondis-je finalement d'un ton las. On dit que l'endurance humaine a ses limites. Moi, c'est ma patience qui est limitée.
_ Savez-vous pendant combien de temps, je vous ai fait jouer à cette parodie idiote ?
_ Non aucune idée.
_ Trois minutes et vingt-deux secondes.
_ Seulement ?
_ Oui, moi le samedi, il m'arrive de jouer pendant neuf heures avec un nouveau client toutes les deux à trois minutes, un article toutes les trois secondes à enregistrer et, parfois des dizaines de packs de bouteilles de quinze kilos chacun qu'il faut soulever.
_ Touchez… m'ordonne-t-elle en prenant ma main alors que je suis toujours aveugle. Bien sûr, mon esprit pervers imagine que l'on va enfin dévier vers un jeu plus intéressant à connotation forcément érotique… Mais je me trompe lourdement.
_ C'est dur, c'est quoi ?
_ Mon biceps droit.
Je suis rassuré…
_ C'est physique, comme boulot, je n'aimerais pas que vous me frappiez.
_ C'est aussi cérébral, même si ça n'en a pas l'air au premier abord. Je dois mémoriser les promotions, repasser devant les scanners les produits au code-barres douteux. Sans compter la vérification des identités, la manipulation des chèques, des espèces et des cartes de crédit…
Elle m'enlève enfin le torchon à l'odeur de Soupline, sans pour autant arrêter sa terrible diatribe.
_ Et tout ça va avec le SBAM.
Je la regarde compatissant, mais ignorant. Je connais les SPAMS, le SLAM, capitaine FLAM, mais pas le SBAM… Dommage.
_ C'est quoi le SBAM ?
Un service d'ordre qui vérifie qu'elle respecte bien la cadence ? Une impulsion électrique qui la réveille douloureusement lorsque le rythme ralentit ou bien le nom de code du pire client de la journée ? Celui qui accumule les articles sans code-barres ou les remarques acerbes sur la lenteur des caisses ?


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